Bienvenue dans cette rétrospective consacrée aux joueurs légendaires de l’histoire du football. Dans ce hors-série unique, nous vous proposons chaque semaine un article mettant en lumière le onze d’or de chaque décennie, d’Alfredo di Stefano à Ronaldinho, des années 1950 à notre ère moderne. Cette semaine, nous vous proposons de (re)découvrir les années 1990, une décennie riche en histoire et exploits en tout genre. Une période qui marque le retour en force du Brésil en tant que nation majeure du football. Championne du monde de soccer en 1994 au Rose Bowl de Pasadena en Californie, la sélection auriverde comporte dans ses rangs parmi les meilleurs joueurs de l’histoire de ce sport, des Cafu et Roberto Carlos qui auront révolutionné l’approche du poste d’arrière latéral et un certain Ronaldo, attaquant de génie et successeur désigné du roi Pelé. Toutefois le Brésil ne parvient pas à rééditer sa performance en 1998 et est défait par une insouciante génération Française qui y remporte son premier mondial à domicile. Dans ses rangs, on retrouve le capitaine Didier Deschamps déjà sacré en Ligue des Champions avec l’Olympique de Marseille en 1993 et des Zidane, Henry, Trezeguet appelés à régner sur le football dans les années à venir. Mais les années 1990 sont aussi celles de la victoire de l’Allemagne de l’Ouest en Coupe du Monde après la chute du mur de Berlin et l’avènement de certains clubs mythiques tant sur la scène nationale qu’européenne. C’est ainsi que le Milan AC de Paolo Maldini, le FC Barcelone de Pep Guardiola (alors joueur) et le Manchester United de sir Alex Ferguson règnent sans partage sur le football des années 1990 pour le plus grand plaisir des yeux ébahis des amateurs du ballon rond.

Années 90 :

Peter Schmeichel

Poste : Gardien de but

Nation : Danemark

Général : 93

Plongeon : 95

Jeu de main : 90

Dégagement : 91

Réflexe : 96

Vitesse : 54

Positionnement : 93

MP : 3 (droit) GT : 2

Peter Schmeichel est une figure mythique du football danois et est du haut de ses cent-vingt-neuf capes le recordman absolu du nombre de sélections avec les rouges et blancs. Le géant scandinave d’un mètre quatre-vingt-seize est très certainement le meilleur joueur de l’histoire du Danemark et est également considéré comme le meilleur dernier rempart qu’ait connu Manchester United. Égal des plus grands au panthéon des gardiens de football, tout près des Lev Yachine, Gordon Banks et autres Dino Zoff, Peter Schmeichel incarne la rage de vaincre et nombre de ses coups de gueule sont devenus légendaires. Le grand blond sort de l’anonymat en 1992, il se tient alors en Suède le Championnat d’Europe des nations. Titulaire dans les cages d’une équipe danoise rappelée à la dernière minute pour pallier l’exclusion de la Yougoslavie, Schmeichel multiple les parades et exploits et le Danemark se sort de la phase de poules sans encombre. Opposé au tenant du titre hollandais en demi-finale, Schmeichel détourne la tentative de Marco van Basten pendant la séance de tir aux buts et qualifie son pays pour la finale du tournoi. Quelques jours plus tard, le Danemark s’adjuge le trophée à la surprise générale. Le joueur signe alors à Manchester United et celui qu’on ne va pas tarder à surnommer “Big Dan” pour sa présence dans les buts et son charisme devient vite incontournable avec les Red Devils et devenir le sportif le plus adulé du Royaume. Malgré quelques accros avec sir Alex Ferguson son coach d’alors, Schmeichel s’impose comme le pilier d’une équipe qui rafle cinq championnats d’Angleterre, trois FA Cup et surtout la plus belle de tous les coupes, la Ligue des Champions en 1999.

Roberto Carlos

Poste : Défenseur Gauche

Nation : Brésil

Général : 93

Vitesse : 94

Tir : 89

Passe : 88

Dribble : 83

Défense : 88

Physique : 88

MP : 2(gauche) GT : 3

Roberto Carlos est un des arrières latéraux les plus connus de tous les temps. Connu pour ses courses effrénées dans son couloir, mais surtout sa qualité de frappe exceptionnelle et son expertise des coups-francs, le petit gaucher brésilien a marqué les nineties aussi bien avec le maillot de la Seleção Brasileira qu’avec celui du Real Madrid. Joueur porté vers l’offensive, Carlos adore multiplier les rushs supersoniques sur l’aile et n’hésite pas à balancer des missiles pour exploser la cage adverse. Mais Roberto Carlos c’est avant tout des caviars et des coup-francs improbables qui défient les lois de la science, un certain Fabien Barthez gardien de la France au tournoi de Toulon  en 1997 s’en souvient encore. Révélé au SE Palmeiras, le néo-international s’envole pour l’Europe et pose ses valises en Italie et s’engage avec l’Inter Milan. Toutefois l’adaptation est difficile pour le jeune brésilien à qui l’on reproche de laisser trop d’espaces en défense. Il ne reste qu’un an en Lombardie et file au Real Madrid où il intègre un effectif riche en talents individuels : Seedorf, Mijatović, Raul pour ne citer qu’eux. Avec les Galactiques, Carlos apprend et perfectionne son sens du timing, il redouble d’efforts dans ses replacements et devient l’un des meilleurs défenseurs du championnat espagnol. En onze années passées chez les Merengues, Roberto Carlos se forge un palmarès impressionnant et agrandit la salle à trophées du Real Madrid : quatre Liga, mais surtout trois Ligues des Champions. C’est d’ailleurs Roberto qui adresse le centre pour la volée victorieuse de Zinédine Zidane contre le Bayer Leverkusen en 2002. Sa trajectoire en équipe nationale est tout aussi impressionnante. En cent-vingt-cinq capes avec les Auriverde, Roberto Carlos est le pendant gauche de Cafu dans un 3-5-2 étincelant qui conquiert le monde en 2002. Buteur contre la Chine en phase de poules, Roberto Carlos et ses coéquipiers remportent alors la Coupe du Monde en Corée du Sud.

Paolo Maldini

Poste : Défenseur Central

Nation : Italie

Général : 95

Vitesse : 88

Tir : 60

Passe : 77

Dribble : 70

Défense : 99

Physique : 85

MP : 4(droit) GT : 2

C’est l’histoire d’un homme qui marche dans les illustres pas de son père pour finalement le dépasser. Paolo, fils de Cesare, emblématique joueur du grand Milan AC des années 1960 et entraîneur de renom par la suite, va tout faire comme son paternel. Jouant toute sa carrière pour le club Rossonero, l’homme aux neuf cent deux apparitions avec la tunique rouge et noire remporte tous les trophées possibles, le scudetto à sept reprises, une coupe d’Italie et surtout cinq, oui cinq Ligue des Champions ! Tout simplement inimaginable. Avec son partenaire en charnière centrale Alessandro Costacurta, il règne sur l’Europe lors de trois décennies différentes et rejoint Gento et di Stefano dans le cercle très fermé des quintuples vainqueurs de la C1. Seul un certain Cristiano Ronaldo rééditera la performance. Il faut dire la défense milanaise est la plus séduisante des années 1990 et aligne Paolo Maldini, Alessandro Costacurta et Franco Baresi. Défenseur de rêve, Maldini a tout pour lui: beauté, élégance, solidité, intelligence et polyvalence, il peut aussi bien jouer dans l’axe que dans le couloir gauche. Dans la lignée de Beckenbauer et Scirea, mais dans un football protégeant désormais plus les attaquants, “San Paolo” brille par son placement défensif, son fair-play et son jeu debout, il ne se livre jamais et ne tacle que très rarement. Bon dribbleur et centreur il participe à l’animation milanaise, il est un rouage essentiel et hérite naturellement du brassard de capitaine. Son aura est tellement immense qu’elle dépasse les frontières de San Siro, il suscite l’admiration et le respect même des clubs rivaux. Ainsi lors du dernier derby milanais de l’immense carrière de Maldini, des supporters intéristes lui rendent hommage en déployant la banderole suivante : “ Maldini, pendant 20 ans notre rival, pendant 20 ans toujours loyal “. Malgré une carrière en sélection frustrante (défaites en finale de la Coupe du Monde 1994 et en finale de l’Euro 2000), le troisième du Ballon d’or 1994 et 2003 laisse derrière lui un héritage immense.

Marcel Desailly

Poste : Défenseur Central

Nation : France

Général : 93

Vitesse : 84

Tir : 62

Passe : 75

Dribble : 75

Défense : 92

Physique : 92

MP : 3(droit) GT : 2

Odenkey Abbey né le 7 septembre 1968 à Accra au Ghana. Adopté par un fonctionnaire qui le rapatrie en France, celui que l’on connaît désormais en tant que Marcel Desailly fait ses premiers pas dans les parcs nantais et intègre à ses quinze ans le prestigieux centre de formation du FC Nantes. Il y rencontre un certain Didier Deschamps avec qui il noue une solide amitié. C’est d’ailleurs le jeune milieu basque qui va annoncer une bien triste nouvelle à Marcel : son grand-frère et modèle à suivre Seth Adonkor alors joueur professionnel du FC Nantes décède tragiquement dans un accident de la route. Plutôt que s’effondrer, Marcel Desailly va alors tout faire pour remplacer son frère. Devenu professionnel en 1986, il gagne sa titularisation dans l’équipe des Canaris, mais ne remporte aucun titre. Excellent sous la pression, Desailly attire l’attention de Bernard Tapie qui le signe à l’Olympique de Marseille. Auteur d’une prestation remarquée face aux Rangers en Ligue des champions, Marcel Desailly s’installe définitivement dans l’axe aux côtés de Basile Boli. La campagne européenne s’achève en apothéose et les phocéens remportent leur tout premier trophée européen. Les qualités de compétiteur et de combattant séduisent le Milan AC qui s’empresse de le signer en 1994 pour palier au départ de Frank Rijkaard. “The rock” plie bagage et franchit les Alpes et l’explosif défenseur central s’affirme comme l’un des tous meilleurs au monde. Fort au duel et intraitable sur l’homme, Marcel Desailly collectionne les trophées et les récompenses individuelles. Vainqueur d’une C1 en 1995 et deux scudetti, il se classe huitième au Ballon d’or. 1996. La carrière de Marcel Desailly atteint des sommets en équipe nationale à la Coupe du Monde 1998. Associé à Laurent Blanc en défense et positionné derrière son ami Didier Deschamps, Desailly se transcende et devient le leader attendu, par sa volonté seule il emmène les Bleus jusqu’au sacre mondial. Marcel Desailly, aussi connu pour son rire légendaire, termine son incroyable carrière du côté de Chelsea et remporte même une FA Cup.

Cafu

Poste : Défenseur Latéral Droit

Nation : Brésil

Général : 93

Vitesse : 92

Tir : 73

Passe : 89

Dribble : 87

Défense : 91

Physique : 87

MP : 3(droit) GT : 3

Comme une évidence, Cafu est régulièrement cité parmi les meilleurs défenseurs droits de tous les temps. Le rapide et endurant brésilien s’est ainsi imposé comme le spécialiste du poste au tournant du millénaire. Possédant un bagage technique complet et réputé infranchissable, Cafu n’hésite pas à multiplier les courses le long de la ligne de touche et met ainsi ses adversaires au supplice : il est le maître incontesté dans son couloir droit. Centreur hors pair, Cafu n’en est pas moins un défenseur sérieux et appliqué et connaît très vite le succès lorsqu’il remporte un championnat du Brésil et deux Copa Libertadores avec le São Paulo FC. Après une expérience mitigée au Real Saragosse en 1995, Cafu explose alors deux ans plus tard et forge sa légende en Italie. “Il pandolino” est un joueur clé de l’AS Rome qui remporte le scudetto 2001, mais surtout il conquiert la prestigieuse ligue des champions en 2007 avec le Milan AC. Par ailleurs Cafu est avant tout connu pour son incroyable parcours avec la sélection brésilienne. Rare joueur à disputer quatre coupes du monde, l’homme aux cent-quarante-deux capes (record absolu !) dispute trois finales de mondial. Sacré champion du monde aux États-Unis en 1994, c’est dans la peau d’un capitaine qu’il soulève son deuxième globe en 2002.

Didier Deschamps

Poste : Milieu Défensif

Nation : France

Général : 92

Vitesse : 82

Tir : 74

Passe : 86

Dribble : 80

Défense : 93

Physique : 89

MP : 3(droit) GT : 3

Didier Deschamps n’est certainement pas le joueur le plus fantastique ni le plus glamour qu’il puisse exister. Travailleur de l’ombre au cœur du jeu, le basque est avant un homme au caractère bien trempé, un formidable compétiteur qui s’est adjugé tous les trophées possibles au cours de sa carrière. Loin des paillettes, “la Desch” a un atout discret, mais néanmoins précieux : il sait comment gagner. Capitaine dans quasiment tous les clubs où il est passé, Deschamps est un formidable meneur d’hommes, il est un aboyeur qui emmène ses troupes vers les sommets. Révélé au FC Nantes où il se lit d’amitié avec Marcel Desailly, il rejoint l’Olympique de Marseille en 1989 : la suite est connue, Marseille remporte la C1 en 1993 et Didier Deschamps demeure à ce jour l’unique capitaine d’un club français à avoir soulever la coupe aux grandes oreilles. Parti à la Juventus Turin en 1994, il encadre un milieu composé de Paulo Sousa et Antonio Conte et ajoute à sa collection une autre Ligue des champions et trois championnats nationaux. Mais c’est avec la tunique des Bleus que le basque va écrire sa légende : fort de cent trois sélections avec l’équipe de France, il remporte avec celle-ci la Coupe du Monde 1998 et l’Euro 2000 dans la peau du capitaine. Reconverti entraîneur, l’ex-milieu infatigable fait des merveilles et emmène l’AS Monaco en finale de C1 en 2004 et l’Olympique de Marseille au sacre national en 2010. Surtout, il dirige le groupe tricolore qui décroche sa deuxième étoile au Mondial russe de 2018 et devient le troisième homme (avec Mario Zagallo et Franz Beckenbauer) à avoir remporté la Coupe du Monde en tant que joueur et sélectionneur.

Lothar Matthäus

Poste : Milieu Central

Nation : Allemagne

Général : 94

Vitesse : 91

Tir : 92

Passe : 92

Dribble : 84

Défense : 92

Physique : 87

MP : 4(droit) GT : 3

Lothar Matthäus est au même titre que Franz Beckenbauer l’incarnation de l’Allemagne dominatrice et victorieuse. Si le Kaizer a régné sur les années 70, Matthäus quant à lui a dominé les années 80 et 90. Bavarois, versatile et meneur d’hommes exemplaire comme son illustre aîné, Lothar Matthäus n’est peut-être pas aussi technique et soyeux, mais à l’avantage de pouvoir adapter son jeu dans le temps et de s’acclimater à tous les dispositifs tactiques possibles. Le natif d’Erlangen débute sa carrière au Borussia Mönchengladbach en 1979 et son assurance convainc Jupp Heynckes de l’installer dans le onze des poulains. Toutefois l’allemand ne remporte aucun titre avec le club de la Rhénanie et signe au Bayern Munich en 1984. Marchant dans les traces d’un certain Paul Breitner, le bavarois se rend indispensable et devient un joueur précieux pour le collectif, il est un joueur de devoir aimant l’engagement physique, il est un relayeur à la passe chirurgicale qui ne rechigne jamais pour défendre. Il est aussi un redoutable finisseur qui glane le surnom de “Torminator”, et est un formidable compétiteur qui rencontre le succès en Bundesliga à sept reprises. Entre 1989 et 1992, il représente les couleurs de l’Inter Milan et y inscrit de nombreux buts. Chez les nerazzuri il remporte ainsi un scudetto et une Coupe de l’UEFA. En 1990 dans un contexte géopolitique difficile marqué par la chute du bloc soviétique et la réorganisation de l’Allemagne, Matthäus est un mur infranchissable qui dirige ses troupes jusqu’au sacre mondial au Stadio Olimpico de Rome, l’Allemagne de l’Ouest s’imposant 1-0 face à l’Argentine en finale. Comme un symbole, l’Allemagne achève sa réunification quelques mois plus tard.

Hristo Stoichkov

Poste : Ailier Gauche

Nation : Bulgarie

Général : 93

Vitesse : 93

Tir : 95

Passe : 90

Dribble : 94

Défense : 52

Physique : 88

MP : 3(gauche) GT : 4

Aussi bien réputé pour son pied gauche magique que pour son tempérament exécrable, Hristo Stoichkov est le meilleur joueur de l’histoire de la Bulgarie. Footballeur à la réputation de bad boy usant de brutalité et de vice sur le terrain, le slave est néanmoins un joueur extrêmement talentueux pouvant aussi bien jouer aux postes de meneur de jeu que d’attaquant gauche. Stoichkov est un phénomène à part entière, il est un harceleur à l’attitude hautaine et aux gestes spectaculaires qui émerveille le spectateur. Révélé au CSKA Sofia en 1984, Stoichkov enfile les perles et s’adjuge le soulier d’or européen 1990 en inscrivant trente-huit pions. Envoyé au FC Barcelone dont le coach n’est autre que Johan Cruyff, le bulgare devient le chouchou du Camp Nou qui se régale de ses frasques et de ses exploits sur le gazon. Titulaire au sein d’une équipe catalane que beaucoup de spécialistes considèrent comme étant l’une des meilleures de l’histoire, “el pistoléro” s’éclate et fait trembler les filets adverses à cent dix-sept reprises. Quintuple champion d’Espagne avec le club blaugrana, le sulfureux bulgare survole la Ligue des Champions 1991-1992 et guide le FC Barcelone vers son tout premier sacre européen. Malheureusement pour Stoichkov, il échoue dans sa quête du Ballon d’or et termine à une très honorable deuxième place. Il lui faudra attendre deux années de plus pour que “le chien de Plovdid” se voit remettre la plus prestigieuse des récompenses individuelles : capitaine emblématique d’une surprenante et talentueuse équipe de Bulgarie, il emmène celle-ci à la quatrième place de la Coupe du Monde aux États-Unis.

Ruud Gullit

Poste : Attaquant

Nation : Pays-Bas

Général : 94

Vitesse : 90

Tir : 95

Passe : 93

Dribble : 91

Défense : 83

Physique : 91

MP : 5(droit) GT : 4

Jamais un footballeur n’aura été aussi polyvalent et complet que Ruud Gullit. Natif d’Amsterdam de parents d’origine surinamienne, le jeune Ruud se fait très vite remarquer et signe son premier contrat professionnel avec le HFC Haarlem en 1978, devenant à seize ans le plus joueur de l’histoire à intégrer le championnat néerlandais. Ses qualités athlétiques et son jeu de tête dévastateur séduisent le Feyenoord Rotterdam qui casse sa tirelire pour recruter le jeune international espoir. Repositionné milieu offensif derrière un Johan Cruyff au crépuscule de sa carrière, l’ex-libéro prend son envol et se montre à son avantage, remporte le championnat local et glane le titre de footballeur néerlandais de l’année en 1984. Ruud Gullit va définitivement achever sa mutation et s’asseoir comme l’un meilleurs représentants du football total batave lorsqu’il signe au PSV Eindhoven. Dans le sud du plat pays, “la tulipe noire” éclot complètement et vit une histoire d’amour avec l’écurie rouge et blanche. Le néerlandais reconnaissable à ses longues dreadlocks et à son look de rasta (il est par ailleurs musicien de reggae) remporte deux autres championnats avec le PSV et est élu Ballon d’or européen en 1987. Par ailleurs, il dédie sa récompense à Nelson Mandela pour honorer son combat contre l’Apartheid. Le nom de Ruud Gullit est associé  à ceux de Marco van Basten et de Frank Rijkaard, qui n’est autre que son ami d’enfance. Le trio magique hollandais s’illustre tout d’abord au sein du Milan AC de Silvio Berlusconi qui remporte deux Coupes des clubs champions, mais surtout avec la sélection des Pays-Bas lors de l’Euro 1988. En finale, Ruud Gullit propulse le ballon de la tête dans les cages soviétiques sur un corner de Marco van Basten et remporte la compétition avec les Oranje.

Romário

Poste : Buteur

Nation : Brésil

Général : 93

Vitesse : 93

Tir : 95

Passe : 66

Dribble : 91

Défense : 36

Physique : 67

MP : 5(droit) GT : 4

Romário est un attaquant atypique identifié et admiré pour son style imprévisible. Globe trotteur du football qui l’aura vu jouer sur cinq continents et représenter neuf clubs différents, le natif de Rio de Janeiro est un renard des surfaces apprécié pour son explosivité et sa vitesse de percussion qui lui permettent se défaire facilement du marquage adverse afin de se créer des espaces improbables dans la surface de réparation. Pourtant rien ne fut simple pour le petit brésilien qui grandit dans la misère et l’extrême pauvreté d’une favela de Rio et qui dut se battre pour décrocher son premier contrat professionnel avec le Vasco de Gama. “O baixhino” s’impose pourtant dans le onze carioca et fait état de son adresse dans les derniers mètres. Repéré et transféré au PSV Eindhoven en 1988, il va conquérir six titres en cinq saisons et inscrit cent vingt-huit buts en cent quarante-huit matchs. Romário est alors au sommet de son art et est bien décidé à conquérir le monde : l’attaquant d’un mètre soixante-sept accepte la proposition du FC Barcelone et rejoint le club catalan en 1993 qui le propulse alors au sommet. “Peixe” devient le deuxième brésilien de l’histoire à s’imposer en Catalogne et remporte la Liga en 1994. Pichichi du championnat avec trente buts, Romário réalise son rêve le plus cher et inscrit son nom au palmarès du Ballon d’or, il est alors le premier brésilien à y figurer. En parallèle, Romário aura vécu une histoire d’amour contrasté avec la sélection brésilienne, faite d’exploits et de nombreuses désillusions. Héros de tout un peuple au Mondial américain de 1994, le meilleur joueur de la compétition marque le but de la qualification en demi-finale et remporte la Coupe du Monde mettant ainsi fin à vingt-quatre ans d’attente pour le Brésil. Toutefois le tempérament ombrageux et violent de l’attaquant lui joue des tours et le prive de participation à la Coupe du Monde 2002. Avec sept cent soixante-douze buts inscrits pour un peu moins de mille rencontres disputées, l’Auriverde prend sa retraite des terrains à l’âge de quarante-deux ans en 2009 et aura laissé l’image d’un joueur génial et beau dans l’expression de son football. Il est depuis 2015 sénateur de l’état fédéral de Rio de Janeiro.

George Weah

Poste : Buteur

Nation : Libéria

Général : 92

Vitesse : 96

Tir : 89

Passe : 79

Dribble : 87

Défense : 60

Physique : 89

MP : 4(droit) GT : 4

George Weah présente l’un des destins les plus exceptionnels qui ait pu exister dans la noble histoire du football. Natif du Libéria, nation extrêmement pauvre de l’Afrique de l’Ouest, Weah traîne son baluchon de tout jeune joueur professionnel entre son pays et le Cameroun. Repéré par Claude Le Roy alors sélectionneur des lions indomptables, celui-ci met le libérien en relation avec les recruteurs de l’AS Monaco qui le signent en 1988. Sur le rocher, George Weah sort de l’anonymat et éblouit les observateurs du championnat français. Rapide et puissant, “Mister George” est un attaquant incroyablement vif à la panoplie technique complète et au sens de l’équilibre parfait. Suprenant d’adresse malgré son grand gabarit, Weah impressionne surtout pour son incroyable confiance en lui et nombreux sont ceux qui voient en lui un futur attaquant de classe internationale. Avec le club asémite il progresse sous les ordres d’Arsène Wenger et remporte la Coupe de France 1991, mais échoue en finale de Coupe des coupes l’année suivante. Frustré, George Weah décide de quitter le club de la Principauté pour celui du Paris Saint-Germain. Dans le club de la capitale, l’africain s’impose comme étant l’un des avants les plus doués de sa génération et se fait connaître sur la scène continentale. Le champion de France 1994 brille en Ligue des Champions et porte le PSG sur ses épaules jusqu’en demi-finale où il inscrit huit buts dans le tournoi. Ses performances exceptionnelles lui ouvrent les portes du grand Milan AC où Weah enchaîne les exploits individuels et les buts d’extraterrestres : face à la Lazio, il mystifie la défense romaine et efface subtilement le gardien. L’année 1995 érige alors le Libérien au sommet de la pyramide mondiale du football, le jury de France Football lui remettant alors le Ballon d’or. George Weah est à ce jour le seul et unique représentant du continent africain ayant obtenu la récompense individuelle ultime. Capitaine exemplaire du Libéria entre 1988 et 2002, il participe même à la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations en 2002. Meilleur footballeur africain de tous les temps, George Weah entame une reconversion en politique et s’emploie à améliorer les conditions de vie du peuple libérien. Figure humaniste reconnue pour sa générosité, George Weah est élu président la République du Libéria en 2018.

Joueur de la décennie

Ronaldo

Poste : Buteur

Nation : Brésil

Général : 97

Vitesse : 98

Tir : 97

Passe : 82

Dribble : 98

Défense : 46

Physique : 82

MP : 5(droit) GT : 5

Quelques années avant l’ultradomination de Lionel Messi et de Cristiano Ronaldo sur la scène footballistique, un brésilien menait la danse sur les pelouses du monde entier. Ronaldo Nazário de Lima, le vrai oseront dire certains, n’était pas un footballeur comme les autres, il était l’essence du football, il était l’expression la plus pure du ballon rond et le plus fabuleux esthète de son époque. N’en déplaise au portugais avec qui il partage le même patronyme, “Il phenomeno” était un joueur prodigieux capable des dribbles les plus renversants et de détruire n’importe quelle défense d’un coup de reins dévastateur. Idole des fans de football élevé au rang de superstar comme un certain Michael Jordan en NBA, Ronaldo a su mettre tout le monde d’accord bien qu’il ait joué pour de nombreux clubs rivaux tout au long de son immense carrière. Le natif de Bento Ribeiro était ainsi un être surnaturel qui a mis la planète football à ses pieds et subjugué n’importe lequel de ses observateurs. Avant-centre à la technique géniale et à la vitesse surpersonique, Ronaldo a de la magie dans les pieds et de la suite dans les idées : feintes, crochets, changements de direction, passements de jambes, le ballon semble tel un aimant qui ne quitte jamais les crampons du prodige carioca qui prend un malin plaisir à faire danser la samba à ses opposants. Une fois lancé dans la course, Ronaldo est intraitable il est vrai aidé par une vitesse hors du commun et un physique surdéveloppé, et bombarde les cages adverses d’une frappe lourde et puissante. Ambidextre et bon de la tête, le brésilien aux qualités mentales exceptionnelles est souvent comparé au roi Pelé tant leurs jeux respectifs présentent des similitudes. Ronaldo débute sa carrière professionnelle en 1993, il est alors repéré par l’ancienne star internationale Jairzinho qui le signe au Cruzeiro. Ronaldo file toutefois rapidement au PSV Eindhoven qui flaire la bonne affaire pour remplacer Romário parti au FC Barcelone. Le jeune brésilien y souffre du mal du pays, mais n’a aucun mal à dominer le championnat néerlandais et s’envole bientôt pour le FC Barcelone. Inscrivant en moyenne un but par match dont un stratosphérique contre le SD Compostelle, l’auriverde séduit les socios catalans par sa conduite de balle et décroche sans forcer le titre de Pichichi. Il remporte aussi son premier sacre majeur en disposant du Paris Saint-Germain en finale de Coupe des Coupes en 1997, c’est d’ailleurs “R9” qui se chargera de transformer le pénalty de la victoire peu avant la mi-temps. Sans l’ombre d’un doute, Ronaldo gagne le Ballon d’or tant ses qualités hors-normes ont séduit le monde du football. Il n’a que vingt et un ans et il est le plus jeune détenteur de l’histoire du trophée. Toutefois, R9 ne s’attarde pas en Espagne et file en Lombardie où il signe pour l’Inter Milan. Son association avec le chilien Zamorano fait des merveilles et il ajoute une coupe de l’UEFA à sa collection. Encore une fois Ronaldo est décisif en finale. Le brésilien s’éclate en Serie A et enfile les buts comme des perles, mais une effrayante blessure le stoppe dans son ascension vers le panthéon du football : 12 avril 2000, l’Inter Milan affronte la Lazio Rome en finale de Coupe d’Italie et Ronaldo se rompt définitivement le tendon rotulien droit déjà fragilisé par une précédente blessure. Les images sont insoutenables et le brésilien ne récupérera jamais l’entièreté de son talent. Mais même diminué par ses problèmes de surpoids et régulièrement gêné par des blessures récurrentes, “Il phenomeno” n’en demeure pas un joueur sensationnel qui vend des services au Real Madrid puis au Milan AC. Avec les Merengues, il est un galactique qui remporte deux championnats d’Espagne et marque plus de cent buts en cinq saisons. Avec les rossoneri, il fait bonne figure, mais ne remporte aucun titre majeur. Mais ce que l’on retiendra de sa formidable, mais cependant frustrante carrière tant il aurait dû devenir l’incontestable meilleur joueur de l’histoire du football est son parcours en sélection du Brésil : champion du monde en 1994 en étant sur le banc, Ronaldo manque et perd la finale 1998 avant de sublimer et décrocher un deuxième sacre mondial en 2002, ses deux buts offrant la victoire finale du Brésil face à l’Allemagne. Ballon d’or en 2002, R9 prend sa retraite après une ultime pige au SC Corinthians. Il est dès lors président du Real Valladolid, club du nord de l’Espagne participant à la Liga Santander.

Cet article a été rédigé par : @JeMeThai

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